Un bon fonctionnement digestif est la clé de la santé du cheval
LA DIGESTION DU CHEVAL
Le gros intestin est le siège de la digestion complexe et spécifique du cheval. Il permet la digestion de fourrages grossiers et est notamment le siège de la digestion microbienne. Dans le gros intestin, sont digérés cellulose, hémicellulose et pectines libérées par les microorganisme en 48h. C’est ainsi que le cheval dispose d’acides gras à chaines courtes, hautement digestibles. Le foin est le principal fournisseur d’énergie et de vitamines solubles.
Pour ce processus, la muqueuse intestinale avec ses villosités intestinales, l’environnement intestinal avec ses bactéries et micro-organismes et le mouvement du cheval sont d’importance capitale – ce n’est que de cette manière que les aliments structurels peuvent être correctement valorisés.
DE L’EQUILIBRE A LA DYSBIOSE
Le gros intestin doit pour assurer un bon fonctionnement, maintenir un pH relativement neutre (6,8-7,5) ; si le pH est déséquilibré le risque de colonisation bactériennes inapropiées et donc d’une inflammation de la muqueuse, de fermentations inadaptées, de kotwasser (crottins en 2 phases) et même d’ulcères augmente. La résorption des substances issues de la digestion est perturbée, créant ainsi une situation de carences en minéraux et vitamines hydrosolubles ainsi qu’en énergie, par une mauvaise valorisation du fourrage grossier (Énergie).
La fermentation est une décomposition des substances organiques par les bactéries et micro-organismes en l’absence d’oxygène. Mais les bactéries et les micro-organismes ne produisent pas seulement des chaînes courtes d’acides gras mais aussi des substances indésirables telles que l’ammoniac, le dioxyde de carbone, le méthane et l’hydrogène sulfuré. Si le cheval est nourri avec trop d’énergie, de protéines, de fructane, des fibres trop courtes, des carences minérales, si le fourrage contient des toxines, des additifs, si le fourrage est contaminé (pesticides, mycotoxines), il aura tendance à développer des intolérances alimentaires ; si le cheval souffre de stress (isolement, peurs, manque de nourriture – repas trop courts, …), s’il a des troubles métaboliques, s’il reçoit des médicaments ou si il ne peut tout simplement pas être rassasié par manque de quantité et de volume, la flore intestinale sera déséquilibrée. Ceci s’appelle une dysbiose.
La dysbiose s’accompagne de la mort des bactéries «superflues» libérant des endotoxines. Plus les bactéries indésirables sont impliquées plus le phénomène s’accompagnera d’un intestin gonflé, ce qui provoque aussi des pressions sur le diaphragme en relation avec le coeur et les poumons.
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FOCUS SUR LA DIGESTION DU CHEVAL
SYMBIOSE ENTRE LE PH ET LA FLORE
Photo: source Martin Oeggerli, supported by School of Life Sciences, FHNW
Villosité saine (gauche) Villosité endommagée (droite)
Les problèmes de digestion sont parmi les principales raisons pour lesquelles les chevaux perdent leur performance. Pour comprendre les causes, il faut savoir comment fonctionne la digestion du cheval. Le cheval est adapté aux conditions de la steppe et de la toundra. Cela inclut que le cheval parcourt de longues distances à un rythme régulier tout en cherchant de la nourriture. Il absorbe les plantes qui contiennent des nutriments difficiles à digérer. Afin de pouvoir digérer les nutriments à partir la nourriture qu’il trouve, il dépend des micro-organismes qui se développent dans l’intestin. Les micro-organismes sont alimentés en chaleur, humidité et nourriture, en échange ils fournissent au cheval des nutriments provenant des hydrates de carbone à partir des fourrages fibreux ingérés, qui sans cela ne seraient pas digestibles, et fournissent des vitamines et des acides aminés précieux. Pour que cet équilibre millénaire entre le cheval et sa flore intestinale fonctionne, le cheval a principalement besoin de fourrages pauvres en sucre et en protéines mais très riches en hydrates de carbones structurés. L’intestin grêle du cheval est petit par rapport à la taille de l’animal et le taux de passage de la nourriture en conséquence relativement rapide.
Déjà 1h30 après le début de la digestion de l’intestin grêle, la nourriture est libérée dans le gros intestin. Dans l’intestin grêle, les composants alimentaires faciles à digérer tels que le sucre, l’amidon, les protéines et les graisses sont digérés et une grande partie des minéraux et des vitamines facilement assimilables sont absorbés. Le fait que la nourriture ne reste ici que très peu de temps est une indication que de tels nutriments facilement disponibles sont rarement prévus dans le plan d’alimentation normal du cheval. Bien sûr, les chevaux sauvages trouvent également des fruits riches en nutriments, des noix ou des graines de plantes facilement digestibles. Mais la plus grande partie de leur nourriture sont les plantes dont la structure ne peut pas être décomposée dans l’intestin grêle.
Le gros intestin, composé de l’appendice et du côlon, est très long chez le cheval par rapport à l’intestin grêle et a un volume important. En outre, la nourriture est transportée beaucoup plus lentement ici. Dans cette section de l’intestin se produit la digestion des hydrates de carbone difficiles à digérer. Ce qui serait qualifié de fibres ou de balaste chez les humains set serait éliminé de manière non digérée, peut être utilisé par le cheval. Seulement environ 15 % de la nourriture ingérée est excrétée dans le cheval et 85 % sont des nutriments que le cheval utilise. Ceci confère aux chevaux des performances digestives encore bien supérieures à celles des vaches, qui, dans leur estomac de ruminant, ne peuvent pas digérer les aliments structurés aussi bien que les chevaux ne le font dans leur gros intestin.
Afin de digérer efficacement les hydrates de carbone, de nombreuses bactéries et micro-organismes se sont installés dans le côlon du cheval. Ce sont principalement les micro-organismes qui sont capables de digérer la cellulose du foin et de l’herbe. Les bactéries lactiques, les bactéries E. coli et les streptocoques ne se trouvent dans l’intestin du cheval en bonne santé que dans une très petite quantité, la levure pas du tout. Pour que la flore intestinale se sente bien, il faut un pH approximativement neutre de 6,8-7,5. Si le pH baisse, la flore intestinale saine meurt et des endotoxines sont libérées, ce qui exerce une forte pression sur le métabolisme.
La flore intestinale et la muqueuse intestinale sont étroitement liées. Dans la muqueuse intestinale se trouvent de nombreuses cellules du système immunitaire, qui repoussent les micro-organismes nuisibles et soutiennent ainsi la flore intestinale. L’intestin du cheval est un écosystème complexe très sensible aux perturbations. L’introduction de germes étrangers, les modifications du pH et les changements dans la vitesse de transit conduisent très rapidement à des troubles intestinaux importants et aux lourdes conséquences. Les conséquences peuvent s’exprimer par des crottins en 2 phases (Kotwasser), de la diarrhée, des coliques, des ulcères gastriques ou intestinaux. Peu de propriétaires savent que cela peut aussi mener des maladies plus insidieuses telles que le syndrome métabolique équin et le syndrome de Cushing. Elles se manifestent par des symptômes tels que la fourbure, les troubles organiques, les maladies respiratoires, les allergies, les troubles hormonaux, des problèmes tendineux et musculaires, mais aussi des boiteries non spécifiques, des problèmes de comportement ou des sensibilités sur l’estomac peuvent être causés par des troubles intestinaux.
Une flore intestinale saine est la condition pour combattre efficacement l’ensemble des problèmes! [/read] [read more]
LES EFFETS DE LA DYSBIOSE
Les 1ers symptômes de déséquilibres digestif sont en général visibles sur la peau et le système respiratoire, ou par des engorgements au niveau des membres. Ils se poursuivent avec des problèmes de mue et de prise de poids inexpliquées.
Ceci est le signe que l’intestin de peut plus jouer son rôle d’assimilation, par là même, le système immunitaire est affaibli et le foie ainsi que l’ensemble des organes d’élimination sont trop sollicités.
Les effets secondaires d’une fermentation déficiente peuvent être aussi:
inflammation de la muqueuse intestinale, troubles de l’absorption
kotwasser, diarrhées, ulcères
Problèmes hépatiques et rénaux
Constipation spasmodique, coliques, constipation
détresse respiratoire, troubles respiratoires
odeur acide des selles due à l’hyperacidité (ensilage, haylage, concentrés, ..)
ballonnement dans tout le tractus gastro-intestinal avec rupture potentielle
problèmes d’estomac et ulcères, inflammation de la paroi gastrique (85 à 90% des chevaux de sport et loisir)
d’autres problèmes qui semblent à priori ne pas avoir de lien avec le systême digestif, sont bien souvent pourtant aussi intimement liés à celui-ci:
troubles métaboliques et hormonaux,
problèmes comportementaux
problèmes tendineux
problèmes musculaires
perte de poids
boiteries inexpliquées
La perte de poids entraine souvent une alimentation plus riche, et donc acidifiante alors qu’il faudrait rétablir l’intégrité de la paroi intestinale afin que l’assimilation puisse se faire et que le cheval puisse de nouveau se satisfaire du fourrage de base.
Certains de ces symptômes sont souvent reliés à des allergies « non spécifiques », notamment ceux liés à la peau et aux problèmes respiratoires.
La cause principale de ces problèmes est le stress, qu’il soit lié au travail, au psychique, à l’alimentation, ou au stress oxydatif. Les déficits dans l’alimentation se répercutent sur le système gastro-intestinal, provoquant une acidification dont les conséquences se répercutent sur la flore intestinale et l’ensemble de l’organisme.
MAINTENIR L’INTEGRITE DE LA FONCTION DIGESTIVE
Compte tenu de l’environnement, du logement actuel de nos chevaux mais aussi de la contamination de la majeure partie des fourrages, la flore intestinale est continuellement mise à mal. Il peut se passer des mois ou des années avant de constater des problèmes cliniques.
L’une des tâches du propriétaire est de contrer en permanence l’acidose afin de maintenir son cheval en état le plus longtemps possible. [/read]