IL EST URGENT DE PENSER AUTREMENT!
Depuis 2010, des analyses sur 150 chevaux de moins de 24 ans déclarés comme ayant le Syndrome de Cushing, ont pu montrer que plus de 90% de ces chevaux ont souffert pendant plusieurs années de carences alimentaires, notamment en oligo-éléments. De plus ces chevaux présentaient des faiblesses hépathiques.
La production d’ACTH est probablement moins causée par des tumeurs que par des injections de cortisone. La conséquence directe d’un taux excessif d’ACTH sur le long terme, est la formation d’adénomes (tumeurs bénignes de la muqueuse ou un tissu glandulaire) ou d’un carcinome (dégénérescence maligne) qui provoque une hypertrophie du cortex surrénalien, lequel produit alors du cortisol de manière incontrolable.
Le coût non négligeable d’un traitement chimique au Pergolid (dérivé de l’ergot du seigle) mais aussi les effets secondaires que ce traitement peut occasionner (manque d’appétit, léthargie, désordre du système nerveux central (abattement, ataxie, diarrhée, coliques) amènent à se demander si il ne serait pas plus durable et bénéfique de complémenter le cheval selon ses besoins et ses carences au quotidien, plutôt que de traiter les symptômes de nombreuses années après avec des médicaments coûteux pour le porte-monnaie mais aussi pour sa santé.
L’ACTH favorise la produition de cortisol par le cortex surrénalien. En cas de stress, la décharge de catécholamines (adrénaline et noradrénaline) conduit également à l’augmentation du taux d’ACTH. Les hormones de stress agissent en synergie pour libérer le cortisol. Le cortisol augmente la concentration de glucose dans le sang et agit conjointement avec les catecholamines libérées en activant le système cardiovasculaire (Schwartz, 2007). L’augmentation de la gycémie devra être gérée par l’insuline.
L’excès d’ACTH est probablement moins souvent causée par des tumeurs que par des injections de cortisones. La conséquence directe ‘un excès d’ACTH sur le long terme est la formation d’adénomes (tumeurs bénines des muqueuses), carcinomes (tumeurs malignes), qui peuvent à terme provoquer une hypertrophie au niveau des surrénales qui ainsi produiront du cortisol de manière incontrôlée.
EXCES DE CORTISOL
Le cortisol est antagoniste de l’insuline, il a un effet hyperglycémiant. En tant que tel, il conduira à une augmentation du taux de sucres dans le sang et à la formation d’une résistance à l’insuline. Le sucre ne pourra plus être transmis aux tissus via le sang et devra être éliminé par l’urine, d’où l’amaigrissement rapide observé. Si le cheval a une activité, les muscles ne pourrons être alimentés correctement en sucre car ce mécanisme dépend également de l’insuline.
Le cortisol a également une activité lipolytique, et il stimule le catabolisme protéique via le foie. Ces processus conduisent inévitablement à une surcharge énorme du foie. Le cortisol est une hormone importante pour la suppression de l’inflammation et des allergies. En trop grande quantité, cependant, il provoque un suppression du système immunitaire. Les chevaux touchés par le Syndrome de Cushing (ou ayant reçu des corticoïdes sur le long terme) ont tendance aux infections et ont une faible capacité d’auto-guérison. Ils sont victimes de décalcification massive, conduisant à des suros, fractures, problèmes au niveau du tissu conjonctif. Un taux de cortisol en permanence trop élevé conduit à de la rétention d’eau, un appétit insatiable ; ainsi la plupart des chevaux atteint de cushing étaient tout d’abord obèses.
LES ALTERNATIVES
L’augmentation de la fréquence de ce syndrôme proportionnellement à l’âge des individus ainsi que l’apparition toujours plus précoce de celui-ci de même que l’étude de l’alimentation des chevaux concernés montrent bien souvent que les chevaux avec “le syndrome de Cushing » ont vécu de nombreuses années en extrême déficit d’oligo-éléments combinée à un apport énergétique excessif et un manque de mouvement. On note, notamment un déficit extrême en manganèse.
Sous le Syndrome de Cushing, ne se cache pas tout le temps une dégénérescence des surrénales. Des problèmes dentaires ou de parasitisme peuvent engendreer des symptômes similaires (Dietz, Huskamp Handbuch Pferdepraxis, 1999). Un poil bouclé peut être aussi le signe d’un manque de cuivre.
Il ne peut pas être complètement écarté qu’un stress peu important mais continu (stress chronique) ne puisse être à l’origine d’un taux d’ACTH trop élevé et donc d’un surfonctionnement surrénalien. Les chevaux sont aujourd’hui soumis à des stress “subtils”. Dans la détention sur de petites surfaces avec un trop grand nombre d’individus, des concours hebdomadaires ou des transports réguliers. De même que pour les humains souffrant d’épuisement des surrénales, les chevaux peuvent soufrir de stress chronique qui conduit à un “burn out” corporel.
Si le stress chronique perdure, les surrénales s’épuisent. Le taux de cortisol baisse mais le taux d’ACTH reste élevé. C’est un état d’épuisement général qui n’a pour le moment pas vraiment été pris en compte chez le cheval.
Il est alors nécessaire de mettre en place une alimentation minérale équilibrée qui comble les lacunes causées par de longues années d’alimentation non adaptée, en portant une attention particulière à un apport équilibré en oligo-éléments et en antioxydants (vitamine E naturelle et phytonutriments issus de plantes). Une surcharge supplémentaire du foie par des fourrages contaminés doit être exclue. Une alimentation contenant du magnésium de haute qualité (c’est à dire assimilable) doit être fournie ainsi qu’une alimentation permettant au foie de se détoxifier au quotidien avec des substances amères doit être assurée de toute urgence. En outre, il faut faire attention, à fournir rapidement des éléments nutritifs qui ont été consommés pendant les périodes de stress .