LES LOIS DE L’ALIMENTATION 

Il est très intéressant de constater que les bases de l’alimentation sont plus ou moins les mêmes pour tous les êtres vivants. Même dans l’alimentation des plantes, nous trouvons des similitudes surprenantes.  

Justus von Liebig, l’un des plus grands scientifiques allemands, a développé la « théorie des minéraux », également connue sous le nom de « loi du minimum ». Il a postulé que le développement des plantes est limité au nutriment le plus rare dans le sol. En d’autres termes, si un seul nutriment est en déficit, cela freine le développement de l’ensemble de l’individu concerné, indépendamment de la présence des autres nutriments ! Von Liebig en a déduit qu’une alimentation n’est vraiment efficace que si l’on apporte le nutriment qui manque réellement. Un apport supplémentaire des autres nutriments n’apporte aucun avantage. La loi du minimum de Liebig peut être appliquée sans problème à l’alimentation de tous les êtres vivants.  

BESOINS ET APPORTS 

Les besoins nutritionnels quotidiens devraient  être équilibrés par un apport nutritionnel approprié.    

Si les besoins en nutriments ne sont pas couverts pendant un certain temps, une carence apparaît.  Les carences affectent tôt ou tard le métabolisme. Elles se manifestent d’abord par des restrictions de performance, de la fatigue, puis par des maladies graves telles que des troubles immunitaires, des allergies, des maladies de la peau, des troubles de la formation osseuse, des troubles musculaires et des troubles de la fertilité.  

En cas de carences légères, on observe rapidement une amélioration. En cas de fortes carences ou de carences de longue durée, des maladies graves peuvent déjà être apparues.  

Dans ce cas, il faut seulement plus de temps pour reconstituer les réserves, et espérer une guérison de la maladie apparue. 

L’art de l’alimentation consiste à nourrir le cheval suffisamment tôt en fonction de ses besoins et à compléter les nutriments manquants.  

Ce qui vient lentement – s’en va lentement – le facteur temps  

Les carences en énergie, protéines ou vitamines peuvent être rapidement compensées, les déficits en minéraux (dont surtout les déficits en oligo-éléments) sont encore décelables après des années, car les organes de stockage comme les os et le tissu conjonctif sont vidés et ne se remplissent que très lentement. 

Heureusement, après un changement d’alimentation approprié, l’état général du cheval change rapidement, on peut observer : 

  • Poil plus brillant 
  • Meilleure vitalité 
  • Changement de comportement 
  • Chevaux plus calme, plus volontaires au travail  
  • Gain de performance 

Combler des carences nutritionnelles graves s’accompagnent de rechutes, surtout pendant la période de mue, et nécessitent parfois une alimentation complémentaire conséquente pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec des composants alimentaires spéciaux afin de stabiliser l’état de santé. 

En cas de carences nutritionnelles graves ou dans le cadre de la médecine orthomoléculaire, il peut être utile de donner à court terme des doses très supérieurs aux besoins. 

FACTEURS INFLUENCANT LES BESOINS MINERAUX 
  1. Toxines 

Un autre point important est d’éviter autant que possible les toxines, c’est-à-dire les substances potentiellement nocives comme les produits chimiques, ainsi que les toxines (provenant par exemple d’aliments contaminés). Les toxines, et, en fin de compte, toutes les substances qui sont biochimiquement étrangères à l’organisme, nécessitent, pour être éliminées de l’organisme, toute une cascade de processus métaboliques qui consomment des micronutriments. 

  • Travail du cheval 

La tendance actuelle est d’avoir des chevaux qui travaillent moins qu’à une époque. Par conséquent, les besoins en énergie (macronutriments tels que la cellulose brute, les graisses, les glucides, les protéines) diminuent. Étant donné que les besoins en micronutriments tels que vitamines, minéraux, substances bioactives sont liés à l’ingestion de matière sèche et que celle-ci diminue si le travail est moindre, il en résulte des besoins relativement élevés en minéraux, oligo-éléments et vitamines par rapport aux besoins énergétiques, besoins qui sont loin d’être couverts par le pâturage ou par une alimentation ordinaire à base de foin/avoine. 

Malheureusement, en matière d’alimentation, on oublie souvent qu’un cheval rond n’est pas forcément un cheval bien nourri. La grande différence dont il faut tenir compte dans l’alimentation est la suivante :  

Les besoins en nutriments ne doivent pas être assimilés aux besoins en énergie, mais il faut fondamentalement faire la distinction entre les besoins en nutriments qui fournissent de l’énergie (macronutriments) et les nutriments qui ne fournissent pas d’énergie (micronutriments). 

  • Le sol et les plantes  

 Aujourd’hui, on parle volontiers de sols épuisés. En réalité, les sols sont souvent compactés et la microflore du sol est affectée. Une fertilisation élevée peut entraîner un développement racinaire moins prononcé chez les plantes. Or, un développement sain des plantes, avec une absorption adéquate des nutriments en symbiose avec les organismes vivant dans le sol, ne peut se faire que grâce à des racines saines et profondes.  

Les foins sont toujours plus pauvres en minéraux et ne suffisent pas à combler les besoins du cheval. 

UNE BONNE ALIMENTATION DES LE DEBUT 

Une alimentation adaptée aux besoins peut toutefois être considérée comme la seule possibilité de prévenir à long terme les carences et donc les troubles de santé, quels qu’ils soient. Les performances d’un cheval sont déjà déterminées dans le ventre de sa mère. Pour cela, la jument mère devrait déjà avoir une alimentation équilibrée en termes de nutriments, ce qui signifie qu’il doit y avoir suffisamment de réserves de minéraux et d’oligo-éléments. Ce n’est malheureusement pas fondamentalement le cas aujourd’hui. Bien trop souvent, l’arrière-grand-mère, la grand-mère et la mère n’ont déjà pas reçu une alimentation adaptée à leurs besoins. 

L’exigence de mobilité des chevaux de sport d’aujourd’hui et la biomécanique modifiée qui en découle nécessitent une pondération différente des nutriments spécifiques aux tissus conjonctifs. 

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Isabelle Dorand

J’ai grandi aux quatre coins du monde, toujours proche de la nature. Dès mon plus jeune âge, je me suis passionnée pour les animaux. Aspirant d’abord à devenir vétérinaire, j’ai rapidement réalisé que ce métier ne correspondait pas à mes aspirations. Tout en poursuivant différentes activités en lien avec la nature et les animaux, j’ai suivi une formation d’ingénieure agronome.

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